L’industrie mondiale à connu le coup d’arrêt que nous connaissons, pendant les restrictions imposées par les gouvernements au plus fort de la crise sanitaire et la France, partie intégrante de l’économie mondialisée, en a fait les frais. La doctrine des flux tendus qui s’est imposée depuis la fin du 20e siècle avec le toyotisme, avait réussi à optimiser l’organisation des échanges et des moyens de production au niveau mondial.  Ce qui a fragilisé le système en même temps qu’il se complexifiait et rendait les économies interdépendantes. Le faible coût du transport maritime qui avait cours jusqu’alors et la relative stabilité des circuits d’approvisionnement permettait d’en tirer le maximum de bénéfices. Hélas cette mécanique complexe à révélé des faiblesses majeures, et les industriels doivent revoir leur logiciel, afin de sécuriser leurs approvisionnements et circuits de distribution. C’est pourquoi il faut aujourd’hui miser sur une production et des partenaires locaux.

Miser sur la réactivité et la qualité des opérateurs locaux

Les délais de livraison des matériaux et produits transformés se comptent en semaine lorsqu’ils sont importés, ce genre de délais est incompatible avec la bonne tenue d’un chantier et sa livraison dans les temps. En effet, chaque retard se répercute sur les autres corps de métiers, lorsqu’on a besoin d’un feuillard inox ou de tout autre produit spécifique, il est impératif de pouvoir en disposer rapidement. Si chaque artisan qui intervient sur un chantier accumule du retard, parce que le matériel sur lequel il compte est retardé par la coagulation des circuits logistiques, les pénalités du maitre d’œuvre peuvent vite monter en flèche. Cela montre que la diminution des coûts ne se trouve pas forcément là où l’on nous l’a appris et encore moins la ou on l’attend. Les industriels et les pouvoirs publics ont fini par le comprendre et les lignes de production commencent à se relocaliser dans l’hexagone.

Cela permet de sécuriser les approvisionnements d’une part, mais aussi de régénérer un écosystème macroéconomique favorable. En clair, faire appel à un partenaire local permet de stabiliser et de revitaliser la richesse collective. Cela crée un cercle vertueux en créant de l’emploi et donc des clients et des consommateurs. Ces mêmes individus participeront à la création de richesse et contribueront au budget des collectivités. Ces dernières, assurées d’une plus grande assise budgétaire  peuvent par conséquent initier des dispositifs et projets d’infrastructures supplémentaires et augmenter le volume de la commande publique auprès du secteur privé.  C’est donc autant de chantiers et d’opportunité de développement qui s’ouvrent, avec emplois et bénéfices à la clé. C’est aussi et enfin renouer avec les standards de qualité qui nous correspondent afin de se positionner dans les startingblocks pour la conquête de nouveaux marchés.

Vous l’aurez compris, cette nouvelle donne imposée par la crise représente en fait l’opportunité de renforcer et de pérenniser l’activité de nos entreprises. Il suffit de réorienter nos stratégies de production et d’approvisionnement, et de rompre avec nos pas si vieilles habitudes court- termistes. De là à dire que c’est le sens de l’histoire, il y a un pas que nous franchissons allègrement.